Il y a quelques mois, dans une première parole d’expert nous vous parlions du Dark UX. Une pratique répandue au sein de plusieurs entreprises pour influencer le comportement des consommateurs.
En effet, lorsqu’un service est mal élaboré, on pense que c’est dû à une négligence de la part du concepteur, sans mauvaise intention. Or, les dark patterns ne sont pas des erreurs. Ils sont conçus sur la base d’une solide compréhension de la psychologie humaine, dans le but de servir les intérêts de l’entreprise et non ceux de l’utilisateur.
Certaines lois et acteurs politiques tentent néanmoins de contrer ces pratiques. Pour plusieurs cas ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui décident de changer leur méthode de consommation due à des pratiques déplacées de la part des marques.
Il existe plusieurs types de dark patterns. Vous pouvez trouver une liste de ces différents types ici.
Pour comprendre comment ces différents types de dark patterns sont utilisés par plusieurs grandes marques, nous avons répertorié ci-dessous quelques exemples :
- Amazon : On est obligé d'enregistrer sa CB pour débuter un essai gratuit d'Amazon Prime mais, à la fin de la période d’essai, on n’est pas averti que sa carte bancaire commence à être débitée.
- Booking.com : Le site indique le nombre de personnes ayant réservé une chambre dernièrement dans l’hôtel aux mêmes dates que celles de l'utilisateur. Cela crée le sentiment que l’hôtel est très demandé et incite donc l’utilisateur à réserver rapidement, de peur qu’il n’y ait plus de place.
NB : la Commission Européenne avait sommé Booking.com de changer ses pratiques avant la fin juin 2020 car, jusqu’alors, le site affichait notamment le nombre de personnes consultant l’hôtel aux mêmes dates, et non celles qui l’avaient réservé.
- Evernote : Un exemple tout simple de dark pattern : une pop-in apparaît à l’ouverture de l’application et le bouton d’action pour souscrire un abonnement est le seul réellement visible. Pour ne pas y souscrire, il faut cliquer sur une petite croix en haut à droite, très discrète.
- Easyjet.com : il est difficile de ne pas finir un parcours de réservation de vol sur ce site sans ajouter des options payantes car, bien qu’optionnelles, elles paraissent comme étant un passage obligé et les boutons pour continuer sans y souscrire sont discrets.
- WhatsApp : le 8 février, les utilisateurs n’ayant pas accepté les nouvelles conditions d’utilisation de WhatsApp ne pourront plus avoir accès à l’application. Des avocats considèrent qu’il s’agit là d’un consentement forcé et que ce ne serait pas légal du point de vue du droit européen. Affaire à suivre...
Un phénomène en hausse
Le phénomène des dark patterns ne semble pas être en baisse. En effet, il est utile aux entreprises, pour augmenter leurs ventes notamment. Ces dernières n’ont alors aucun intérêt immédiat à ne plus y avoir recours.
Les techniques deviennent cependant peut-être plus subtiles, sachant que certains pays adoptent des mesures pour réguler, limiter voire interdire ce genre de pratiques. Certaines entreprises peuvent alors attendre l’entrée en vigueur de ces règles pour se mettre en conformité, voire considérer que le risque encouru ne justifie pas de se passer des avantages des dark patterns. Certaines, enfin, ne sont sûrement même pas au courant de ces règles.
Les utilisateurs sont cependant de plus en plus exigeants et acceptent de moins en moins ce genre de pratiques, ce qui peut se retourner contre les entreprises y ayant recours. Le dernier exemple en date : WhatsApp et l’obligation d’accepter les nouvelles conditions d’utilisation qui a poussé de très nombreux utilisateurs à télécharger des applications concurrentes, comme Signal.
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